60% das técnicas de inteligência utilizadas pela DGSE são-no por motivos económicos, industriais e científicos, de acordo com o relatório anual da Delegação Parlamentar de Inteligência, publicado esta semana, que evidencia o crescente interesse dos ‘serviços’ pela economia.
A DGSI e a DRSD reforçaram igualmente a sua acção no campo da economia. Também a Presidência da República criou um “Conselho de Defesa Económica”, que integra o primeiro-ministro e os ministérios do Interior, Negócios Estrangeiros e Economia. O mundo da economia tornou-se assim um dos “enjeux prioritaires” dos espiões franceses, levando assim os serviços a “changer de braquet”.
Renseignement économique: la DGSE et les services français changent de braquet
Par Antoine Izambard | Challenges | 30.09.2020
Dans son rapport annuel publié cette semaine, la Délégation Parlementaire au Renseignement souligne l’intérêt croissant des services pour l’économie. Illustration: 60% des techniques de renseignement utilisées par la DGSE le sont pour des motifs économiques, industriels et scientifiques.
Le chiffre, édifiant, passerait presque inaperçu au milieu du copieux rapport annuel (297 pages) de la Délégation parlementaire au renseignement (DPR) rendu public cette semaine. Selon celui-ci, 60% des techniques de renseignement utilisées par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) le sont en vertu de la protection des intérêts économiques, industriels et scientifiques majeurs de la nation.
Cette priorité croissante se reflète également à l’échelle de l’ensemble des services des premier et deuxième cercles puisque l’économie compte pour un peu plus de 10% des demandes de renseignement technique – contre 38% pour la prévention du terrorisme.
Les parlementaires, qui soulignent en préambule que la menace liée à l’espionnage économique reste “à un degré élevé”, préconisent aussi d’élargir au champ économique certaines techniques. Par exemple, sur ce domaine, la DPR prône une extension des autorisations d’exploitation des données collectées dans le cadre de la surveillance internationale lorsque celle-ci vise des personnes vivant en France.
Autrement dit, il s’agit dans ce cas précis, de permettre au renseignement intérieur de pouvoir consulter les données glanées hors du territoire par la DGSE. La délégation, qui avait accordé une grande part au renseignement économique dans son rapport 2017, rappelle également qu’elle ne “s’est (…) jamais opposée à ce que les techniques de recueil de renseignement puissent être mises en œuvre non seulement à des fins défensives, mais également dans le cadre d’une action offensive”.
“De gros efforts de recrutement”
Echaudés par les multiples tentatives d’espionnage chinoises (missile M51, A400M, processus de certification des avions Airbus…), mais aussi russes, israéliennes ou américaines, les services français ont fortement musclé leur expertise économique ces dernières années.
Un service de la sécurité économique a ainsi été créé en 2015 au sein de la direction du renseignement de la DGSE. “Il y a eu de gros efforts de recrutement ces derniers mois dans cette structure”, assure un familier de “la Boîte” (l’un des surnoms du service situé boulevard Mortier à Paris).
La DGSI a aussi fait changer de braquet sa sous-direction K, spécialisée dans la contre-ingérence économique. “Aujourd’hui, la sécurité économique n’est plus un sujet subalterne, assurait en avril à Challenges le patron de la sous-direction. C’est une de nos missions prioritaires.”
La DRSD, le service de renseignement et de contre-ingérence du ministère des Armées, a également renforcé son action dans le domaine. Fin 2019, elle a par exemple alerté le ministère des Armées du risque que ferait peser le rachat de la pépite française de la vision nocturne Photonis par l’américain Teledyne.
Ce tropisme économique des services s’est accentué avec l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron. Depuis son élection, l’Elysée a instauré un “conseil de défense économique”, associant Matignon, et les ministères de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de l’Économie.
Ce dernier s’appuie notamment sur les travaux du comité d’organisation du renseignement d’intérêt économique (Corie) qui rassemble une fois par mois, le mardi à Bercy, les représentants des services du premier et du deuxième cercle de la communauté du renseignement.
Surtout, en juillet 2019, l’Élysée a formalisé la stratégie nationale du renseignement dans un document de 13 pages, qui tranche avec celui, famélique, de quatre pages, édicté en 2014. Ce texte accorde notamment une large place au renseignement économique présenté comme l’un des “enjeux prioritaires” des espions tricolores.
Bercy joue sur deux tableaux
En progrès, l’édifice se heure toutefois à certains écueils. Par exemple, le poste de patron du Sisse, le service d’IE de Bercy, est resté vacant pendant huit mois jusqu’en août 2018. Surtout, l’actuel titulaire, Thomas Courbe, doit concilier son rôle de sentinelle avec son autre casquette de patron de la direction générale des entreprises dont l’une des missions est, à l’inverse, d’attirer des investissements étrangers en France.
“On tarde à voir les effets concrets des changements annoncés, estime Floran Vadillo, ancien conseiller ministériel sous Hollande et co-auteur du livre Les espions de l’Élysée. Le politique ne parvient toujours pas à impulser une vraie stratégie offensive concernant le renseignement économique”.
Renseignement économique: la DGSE et les services français changent de braquet
Exclusivo Tornado / IntelNomics
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